Consommation responsable

Réparer pour ne pas jeter

Mon grille-pain ne fonctionne plus, mon écran télé ne s’allume pas, mon blouson en cuir est défraîchi… je jette et je vais acheter du neuf. Ce réflexe a été notre mode de fonctionnement pendant longtemps et la réparation avait quasiment disparu de nos habitudes. Aujourd’hui elle apparaît comme une solution vertueuse qui diminue le volume de déchets, la consommation de matières premières et d’énergie.

Nous pouvons désormais plus facilement réparer nous-mêmes ou rechercher le réparateur qu’il nous faut et qui nous attend. Ces métiers qui étaient jusqu’alors un peu dans l’ombre sont à redécouvrir. La Chambre de métiers et de l’artisanat du Tarn participe ainsi au déploiement du réseau national Répar’acteurs. Son objectif est de fédérer les artisans qui font passer la solution de réparation avant la vente d’un produit neuf. Une charte d’engagement leur est alors proposée. Pour l’instant, le site www.reparacteurs.artisanat.fr est un moteur de recherche qui permet d’identifier tous les artisans par type de métiers à proximité de notre domicile.

J’ai testé pour vous

Mon grille-pain sous le bras je suis allé chez Payet TMS, rue Sabaterie à Castres. Devant moi, une dame vient récupérer un mini autocuiseur au design des années 70. C’est le patron, Jean-David Payet, qui se charge de lui expliquer l’intervention : « Nous avons changé le joint et resserré un peu tout ». La note se monte à un peu plus de 10 €, le patron s’en excuse, mais la cliente l’arrête immédiatement : « Vous ne vous rendez pas compte du service rendu. Je suis vraiment ravie de récupérer mon autocuiseur ! ». Pour mon grille-pain, l’accueil est tout aussi chaleureux mais prudent : « La marque de votre grille-pain n’assure pas le suivi de ses pièces détachées, mais je vais regarder… ». Ce sera 5 € pour le devis, qui seront déduits s’il y a une réparation. J’ai bon espoir, les étagères du magasin débordent de pièces et d’accessoires de toutes sortes. 

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Retrouvez tous les artisans réparateurs
sur www.reparacteurs.artisanat.fr

Cyril Blanc, la cordonnerie comme passion.

Des réparations simples qui ne sont pas toujours proposées

Pour l’écran télé je fais un saut chez GH Services, rue Alphonse-Tournier à Mazamet. Le cœur de métier de Christian Gau et d’Hakim Haddouche c’est la sono, la TV, la vidéo et de plus en plus la sécurité alarme. Les TV ils connaissent, et l’écran LED qui reste noir est pour eux une panne très fréquente qui conduit malheureusement beaucoup de postes directement à la déchèterie. « Ces écrans sont rétroéclairés par des bandes LED qui peuvent se changer sur la majorité des postes ». Il me faudra compter environ 150 € d’intervention, c’est beaucoup moins cher qu’une télé neuve. 

Enfin, mon blouson de cuir trouve un diagnostic optimiste à la Cordonnerie Blanc, rue Henri-IV à Castres. « Certaines pièces ont fané, je vais le nourrir avec une cire teintée, votre blouson va repartir comme neuf. » Cyril Blanc a appris tous les secrets du métier de cordonnier comme salarié pendant plus de 10 ans. Le métier évolue, la clientèle également : « j’ai des clients de plus en plus jeunes qui se mettent à réparer. » L’artisan aime son métier et le dit : « C’est un métier passion, je ne fais jamais la même chose. Je répare les sneakers et les sacs à main haut de gamme, comme les fermetures Eclair et les pressions… ».

Il n’y a pas que le métier qui évolue, les cordonniers également, Cyril Blanc est très en vue sur les réseaux sociaux, sa page Facebook et son compte Instagram sont extrêmement populaires. 

Au-delà de l’effet de mode, il faut espérer que de plus en plus de biens matériels soient détournés de la destruction pour prolonger les services qu’ils nous rendent à moindre coût.